mardi 9 mars 2010


Je sens le café et le papier. Mes yeux refusent de rester ouverts. Avec mes cheveux emmêlés et mon maquillage noir, j'ai l'air d'une artiste qui a un peu de vague à l'âme. Moi qui ne fume pas, j'attraperais bien une cigarette, juste histoire de compléter le tableau. Mon humeur est brune et bordeaux. Aujourd'hui je n'ai pas besoin de grand chose, juste deux ou trois pensées optimistes et un peu de désir.
J'écoute des gens a côté parler de Stendhal et de livres, d'art, de culture, de vie. Je me délecte de leurs mots, je les bois comme je bois mon café : lentement, presque religieusement. Je veux nourrir mon esprit.
Ils me donnent envie de me précipiter dans un musée, ces deux là. De remplir mon carnet du moment d'une foule de notes prises au stylo à bille noir. De rentrer en passant par le pont qui surplombe la mer, pour la poésie de l'endroit.
De me mettre à fredonner Teardrop en m'adressant au dernier ciel d'hiver.
Je suis trop curieuse, mais il faut que je me rappelle de demander à Sensei sa façon d'écrire. Comment libère-t-il son esprit, comment le fait-il voler au dessus des techniques et des codes. Si lui aussi, après avoir écrit, il sent le café et le papier.


Je me demande si vous avez déjà eu un modèle.
Oh, et merci beaucoup de vos réponses à mes petites questions. Je les trouve absolument fascinantes.

3 commentaires:

  1. On n'a jamais UN modèle, on a DES modèles, le temps de comprendre leur mode de fonctionnement, puis ensuite on s'en abstrait, on s'en extrait, c'est ainsi qu'on finit par faire naître sa propre voix, enfin dégagée de sa gangue.
    Un jour.

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  2. Certaines gens adorent répondre aux petites questions qui volettent ici et là. ;-))
    C'est gentil de ne pas leur en vouloir, c'est remarquable de trouver cela fascinant !
    Mon plus grand modèle conscient fut un arbre. Imperturbable, il a crû. Je l'ai cru immortel. Et puis quelqu'un le coupa, il faisait de l'ombre aux voisins. Rien ne m'a jamais plus inspiré que les végétaux, leur existence tellement éloignée de nos préoccupations humaines, leur obstination à demeurer en vie (hors des murs et des pots qui les emprisonnent) et, en fin de compte, leur aspect totalement irrationnel.
    Si j'aime tant la vie, c'est peut-être par admiration pour eux.

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  3. Shaton, je crois que je vois ce que tu veux dire. Les végétaux sont parfois plus agréables que les humains.
    Anne, je suis également d'accord. :)

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