L'héroine sous les couvertures froisse le coton de son pyjama. Elle se plonge à moitié dans un sommeil innocent, à moitié dans les lettres qui lui sont destinées. Le papier craque un peu, mais la maison est endormie, personne ne remarquera. Elle aime les notes de piano et les mots doux. Les nuits orageuses, et la hâte de se mettre au lit.
Elle sourit aux surprises des jours et aux rêves indécents.
Une fois la lumière éteinte, elle jette des regards langoureux à l'obscurité rassurante.

Puis elle s'endort. Doucement. Et s'imagine qu'elle traverse les monts et les vallées dans un train de l'époque dernière, pour se retrouver dans les bras son auteur. C'est une rêverie bien agréable, une utopie de jeune admiratrice. Celle des filles qui comparent le goût qu'a l'amour. Aujourd'hui en tout cas, Eros a le goût de la guimauve qui fond délicatement dans le chocolat chaud.

A demain. Bonne nuit.