Les contes du Possible, partie 1.


Elles étaient amies. Un jour lointain, un jour d'été il me semble, elles s'étaient assises sur le muret près du cimetière, en plein dans la lumière du soleil déclinant. Leurs chaussures à boucles avaient crissé gentiment sur les graviers. Elles avaient choisi cet endroit pour la vue qu'il donnait sur la grande maison victorienne de la rue d'en face. Une maison haute, presque trop pour leurs petits cous, faite des briques tantôt rouges tantôt brunes, recouverte ça et là par des plantes qu'elle nommait toujours "lierre", parce que leurs connaissances en botaniques étaient encore un peu limitées. La première petite Fée sortit le canif qu'elle avait dérobé dans la cuisine. Il servait à couper les pommes. Elle le déposa entre les paumes roses de la seconde fée, et elle le regardèrent longtemps, les yeux grands ouverts, les sourires jusqu'aux oreilles. Au dessus de leurs cheveux dorés, les cloches de l'église se mirent à sonner l'heure du thé.


La suite plus tard...Héhéhé.
Photo: Bouguereau+Sharon Gong