Je l'ai arpentée pendant de longues journées, quand les nuages ne voulaient pas arrêter de pleuvoir. Il a fait jour et il a fait nuit sans que personne ne s'en aperçoive. Les rêveurs portaient des flocons de neige fondue au creux des joues. J'ai marché dans mes bottes trop serrées, dans mon pantalon trop grand, le nez rougi et les yeux gonflés. J'étais une boule de suie dans la ville éteinte, un chat errant. Je me dirigeais vers des salles de cours désertes, une succession d'endroits sans personne à qui parler.
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Les aiguilles avaient fait un bond en avant. C'était l'heure de s’emmitoufler de nouveau, à grand renfort de capuches, de gants, de manteaux. Il y avait sur le chemin du retour des lumières. La boulangerie, le salon de thé, la librairie. Elles m'accompagnaient gentiment dans la pente douce et ruisselante d'eau. Sous mon parapluie, je voyais des bribes d'éclairages jaunes-orangés, des paquets cadeaux. Alors seulement je m'autorisais à rêver,à laisser échapper mon flot de pensées comme un orage. Une tempête plus silencieuse que celle qui résonnait dans cette ville. Au loin, l'orage grondait.
Magnifique, ce billet ; tu matures dans le bon sens, point de vue écriture, je trouve...
RépondreSupprimerMerci pour le commentaire. Pour te dire la vérité, des revues, je n'en connais aucune.
RépondreSupprimerMerci Anne, cela me va droit au cœur! Tes commentaires signifient beaucoup pour moi.
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